Livre blanc « L’IA peut-elle être responsable? »
Extrait de l’introduction
L’intelligence artificielle subjugue en même temps qu’elle inquiète. Son immense potentiel n’est pas encore pleinement exploré dans sa dimension,
sa puissance, son impact.
Elle nous transporte dans l’inconnu, dans un futur imprévisible, laissant la voie ouverte à toutes les hypothèses, aux discours des Cassandre ou des utopistes.
L’intelligence, dont la tentative de définition souligne la complexité, est sans aucun doute ce qui distingue l’humain de toute autre espèce vivante, même s’il existe une intelligence animale.
Avec l’intelligence artificielle, désincarnée, nous extériorisons ce qui prend naissance dans la profondeur de notre cerveau. Avec elle s’opère une dissociation du corps et de la pensée, illustrée notamment par le robot autonome, doté d’une intelligence que certains imaginent égale voire supérieure à la nôtre et prenant forme humanoïde. « Robots animés, avez-vous donc une âme qui s’attache à notre âme et la force de nous surpasser ? », écrirait aujourd’hui le poète Alfred de Musset.
Ainsi pourrait s’accomplir, si l’on n’y prenait garde, un « grand remplacement » de l’humain par la machine, le dépassement du point de singularité en quelque sorte, la fin du corps « enveloppe » de l’esprit, « l’euthanasie de la mort » pour reprendre l’expression de Laurent Alexandre.
Toutes les technologies, dans leur phase d’émergence, ont suscité des interrogations, des peurs, fragilisant parfois leur développement initial. N’a-t-on pas craint que les vaches ne produisent plus de lait à cause du chemin de fer ? Plus récemment, le Covid-19 n’a-t-il pas été causé pour certains à cause de la 5G ? Entre l’obscurantisme qui leur attribue tous les malheurs du monde et la naïveté que nourrit l’émerveillement face à un « Nouveau Monde », le point d’équilibre doit être trouvé.
L’intelligence artificielle connaît cette phase de doute et d’exaltation. Le discours s’enrichit chaque jour de prédictions qui mêlent raison et fantasme.
Source : InCyber News
